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Ce cri de rage-libération, je le place dans cette catégorie des textes poétiques qui s’adressent davantage au coeur et aux tripes qu’à la tête, comme « Désirée » (Frering) ou « Un long silence de carnaval » (Duplan). Ces textes qui inventent une langue, détournent les mots, les agencent de façon étrange quitte à (ou histoire de) perturber nos habitudes langagières et notre chère rationa/réa-lité.
J’ai lu et relu « À vous tous, je rends la couronne », j’ai senti du désespoir et de la rage m’envahir. Je n’ai sûrement pas tout compris et peu m’importe car je pense avoir intégré physiquement et émotionnellement cette tension du narrateur entre son passé, les mots – jusqu’à son prénom – qui l’ont conditionné et ce qu’il se sent être et ne pas être depuis toujours.
Il y a de l’intensité, de la force dans ce livre qui cherche à ré-inventer la langue pour permettre une renaissance.
Il y eut des serrements du coeur, de la gorge… presque des larmes…
Il y a ensuite ce cheminement-questionnement interne sur mon propre emprisonnement (répéter), sur ce besoin de silence qui lui fait face (me taire), sur cette recherche d’une autre langue… essentielle et libératrice (inventer ?) …
Peut-on espérer mieux d’un livre ?