Extrait et lien :
C’est un texte qui herse, fouaille, extirpe, sabre sans retenue. Un texte qui corsète, sangle, harnache, tenaille, sectionne et l’air se raréfie à mesure.
C’est un texte qui, dans un même mouvement, vous soulève de terre et vous y précipite, étourdi, défait par KO.
Un texte qui broie une matière monstre et tellurique, un texte tout d’ondes sismiques qui plonge les mains dans l’humus, l’originel et le malpropre.
Ce sont des voix, trois voix distinctes, juxtaposées, mais qui s’entrelardent et interfèrent tout le temps.
C’est la traditionnelle triangulation si ce n’est qu’entre le mari et la femme, ce n’est pas l’amant qui s’interpose, mais l’ami. Et l’époux a beau nourrir une certaine suspicion quant aux rapports entre sa femme et leur ami commun, ce n’est pas la jalousie amoureuse qui est le ressort principal du récit.
Ce à quoi on assiste, c’est à une déflagration, un éboulement intérieur chez Irène et Nestor, les deux époux désaccordés, cependant que Pierrot, l’ami, endosse le rôle du témoin.