(Tentative audio, 2013)
http://www.youtube.com/watch?v=thp_0kCUXVQ (le thème commence à 2,09)
(2,20)
Un jour –
par nuit âpre les arbres les corps serrés marchent se dressent épousés épousant et s’agrippent se baissent les feuilles ondulant ombres sur des tapis la mousse accueille nos étoiles chues et nos voix ventriloques qui hululent loups chouettes cris : la nuit se coud d’un point à l’autre
(…)
(2,56)
Dans une nuit frappée de pluie et de glaçons les chants parmi les feuilles les voix aphones bercent les agapes nos marées entre fourmis et cols regardent vers monts merveilles cigales La nuit secoue les troncs et nous feuillus dans l’invention de signes
Tu les entends ?
Tu les entends les souffles
gravés silex sur vinyle les notes apostrophées griffures
sur jambe de bois cahin-caha qui marchent et qui boitillent
ces pieds de l’odyssée cristal ocre whisky d’Irlande ?
(3,40)
TU ENTENDS ?!
L’archet s’étire, abandonne la spirale d’une nuit sur corps épileptiques
Et le matin revient moins grave.
Tous les matins reviennent ainsi les nuits nos ombres
l’épousée mon seul corps
s’enveloppe cloche
puis chute.
(3,59)
Dans la forêt à chaque appel tu écoutes les ricochets du sablier
cette voix sombre au versant du voyage, ma veilleuse aux doigts sales
et de terre et de sable Entends-tu ma jambe
l’aiguille contrant les pas ?
(4,26)
Par une nuit de violons blancs la forêt se promène aux mailles d’un drap clair, rêves rompus au noir et je deviens dresseur l’Œil du monde imprudemment gravé avec comme seuls fronts nos mains trempées de fièvre
(4,42)
Tu entends ?
Je façonne mes cris aux hanches d’un ange boiteux, passe au Z sans raccourcir le Ah, postule à l’amant sa place à ta côte cette forêt que je suis
soudain pieu
l’obole – une place dans les creux
en mille étoiles germées hors les rangs du cortège
(5,00)
Entends enfin gravir la pulsation des cordes
Merci pour ce très beau texte, rythmé, intense et délicat.
Cordialement,
Arthur
Perdue volontaire sur des chemins d’étrange musique, où il fait bon tituber, de courant en passage à gué. Et cette dérive, « moultement » aimée.
Eh bien merci et à l’un et à l’autre. Je devrai tenter de l’enregistrer sur la musique ; je pense que ce texte y gagnerait… Peut-être, un jour.
Beau ! J’attends un enregistrement en ligne.
Peut-être…